dimanche 9 janvier 2011

Chapitre 4 : la bague




Chaque fois que je la voyais quelque chose se produisait en moi. Pas ce genre d’attraction physique que je connaissais si bien, ce que quand vous êtes un jeune homme peut vous apporter des sentiments faussés en tout genre qui généralement vous amène à une erreur romantique. Vous devez vous rappeler que j’avais 42 ans, je n’ai jamais été religieux, ni eu une attitude religieuse dans ma vie et avec déjà deux mariages derrière moi. Donc si je dis que c’était un sentiment bizarre, croyez moi c’était un sentiment bizarre. Le plus bizarre était le sentiment que je pouvais lui faire confiance. Ça pour moi c’était vraiment le plus bizarre vu que je suis plutôt du genre de ne faire confiance à rien du tout. Qu’était-il entrain de se passer ? Je ne le savais pas, mais c’était un sentiment de paix extrême sans racines. Et bien sur si vous ajoutez cela au fait que je la trouvai belle, vous avez votre pain avec le beurre déjà tartiné.


Le jour pour elle de partir arriva. Je l’appelai à part avec sa collègue, pour lui donner quelque chose que j’avais préparé pour elle, en même temps je lui demandais son nom (vous ne connaissez pas le prénom des missionnaires, vous les appelez par leur nom de famille), vu qu’elle allait partir. Elle me demanda de deviner. J’ai dit : je ne sais pas. Elle reprit : allez, essayez. De nouveau j’ai répondu que je ne savais pas, alors elle a dit : « ok, la première lettre est un C…et
-je ne sais pas, ai-je continué
- La deuxième est un h »
A ce moment, je me suis senti pris de vertiges. Qu’était-il entrain de se passer ? Pourquoi cela se passait-il ? Comment lorsque je jouais avec les autres missionnaires à propos de mon mariage imminent, j’ai pu dire que je ne connaissais pas le nom de ma future femme, mais que son nom commencerait par Ch. Comment avais-je pu avoir raison. J’étais absolument entrain de blaguer. Combien de possibilité vous avez de le deviner comme ça, surtout moi qui jusqu’à présent, peu importe ce que j’avais deviné être vrai dans cette vie, s’est retrouvé être absolument faux. Peut-être que pour vous c’est juste ok, mais je me suis senti comme si j’étais tombé dans une sorte de conspiration, et cela commença à m’inquiéter.
Vous ne trouvez toujours pas ? A-t’elle dit. Ok, je vous le dit, mon nom est Charline.
Je lui donnai le présent que j’avais préparé pour elle. Dans ces cadeaux j’avais mis une lettre et puisqu’elle m’avait dit qu’elle serait officiellement missionnaire jusqu'à ce que quelqu’un la relève de cette charge, par respect je lui ai dit de n’ouvrir le cadeau qu’après que son rôle de missionnaire soit complètement accomplit. Elle répondit d’accord mais que ça serait dur de résister.

J’étais triste. Je savais que je n’allais plus jamais la voir. J’ai été triste à d’autre moment dans ma vie donc ce n’est pas un gros problème, mais cette fois c’était différent. Tout ça a été bizarre depuis le tout début. La voix fantôme avait eu tort, elle n’allait pas être ma femme. Combien j’ai été fou de penser que la voix fantôme ait quoique se soit de vrai dans tout ça. Je ne savais pas, bien que, comment et pourquoi avais-je pu deviner les premières lettres du prénom de Charline, ma trouvaille incroyable de mon contact d’internet, et comment ais-je pu finir à avoir un sentiment très spécial pour Charline, qu’après la toute première fois où elle frappa à ma porte je ne pouvais même pas me rappeler son visage et encore plus pourquoi la voix fantôme m’a dit la première fois des choses qui ne pouvaient pas avoir moins d’importance pour moi. J’avais senti profondément l’Esprit, si bien sur c’était l’Esprit. Il m’avait trompé sans raison. Mais j’étais un mormon.


Et comme n’importe quel mormon l’aurait fait je me suis vendu la théorie d’un mensonge pour un bon but. J’ai accepté que la voix fantôme se fût moquée de moi pour me faire devenir mormon. Et j’accepté cette version puisque cela m’arrangeait et ne troublait pas le choix de ma conversion. J’étais vraiment entrain de devenir un bon mormon.


Je ne pouvais pas me rappeler si c’était le même jour ou celui d’après le départ de Charline, j’étais allé manger un bout avec mes amis missionnaires avec qui je passais toujours un bon moment. Nous étions assis dans un restaurant Africain, j’étais entrain de discuter avec le missionnaire qui m’avait baptisé mormon et est sorti de ma bouche que j’avais découvert qui était ma future femme, je savais son nom depuis le début et que j’étais si sûr que c’était elle que j’aurai pu acheter la bague de fiançailles sur le champ. Même si elle était partie et que je n’avais jamais eu la chance de sortir avec elle ne serait ce qu’une seule fois. Le missionnaire me dit qu’il savait que c’était elle. Une certaine chose était entrain de se focaliser dans mon cerveau. Je lui ai dit que j’aurais pu acheter la bague de fiançailles sur le champ, je commençai à être dirigé d’aller acheter la bague. Vraiment c’était un sentiment bizarre. Je leur ai dit : je dois aller. J’allais acheter une bague de fiançailles. C’était…je n’ai pas de mot pour ça. On pourrait dire fou, mais je n’étais pas fou j’étais très calme, j’aurai dû être très inquiet de mon état mais j’étais si calme.


Donc voyons l’image entière maintenant : j’étais sûr que je n’allais plus la revoir, j’étais sûr que la voix fantôme m’avait trompé juste pour faire que ma conversion mormone soit possible, j’ai accepté le dernier message de la voix fantôme comme étant jeté dans le vent, et maintenant j’étais en route pour lui acheter une bague de fiançailles.


Un autre bon point à ajouter à cette situation très commune : j’étais complètement à la dèche.
J’allais jeter de l’argent. Je n’avais pas d’argent et si j’avais eu de l’argent à ce moment il aurait été préférable pour moi de payer mon loyer.


Mais j’étais déjà à l’intérieur de la bijouterie. Une femme vint vers moi et me demanda ce qu’elle pouvait faire pour moi. J’ai dit que je voulais une bague. Et sans même demander elle a juste continué…alors pour une jeune femme…pardon, j’ai dit, qui vous a dit que c’était pour une jeune femme ? Je suis désolée j’ai juste deviné elle a dit un peu embarrassée. Oui vous avez raison, c’est pour une jeune femme, j’ai dit.


Rappelez-vous que peut-être pour vous c’est normal d’acheter une bague pour une jeune femme si vous êtes jeune. Ils ne vont pas vous demander si la bague est pour une femme d’âge mure. Rappelez-vous j’ai 42 ans. Donc j’ai pensé que la conspiration s’édentait.


Elle me montra quelques bagues et en pas plus de deux minutes je choisissais. Comment ? Quand je vis la bague cela me brula tellement à l’intérieur que j’ai pensé que ça devait être ça. Quelle taille se serait ? elle me demanda. J’ai dit que ça serait la taille de mon petit doigt. Personne n’a cette taille, elle a dit, c’est la plus petite taille possible. J’ai dit que j’étais désolé puisque je n’avais aucune expérience en taille de bague.
J’ai ensuite dit qu’il était mieux de prendre celle qu’ils avaient en présentation, si j’avais la possibilité de la changer si ce n’était pas la bonne taille (si vous vous demandez : oui, à la fin la taille de mon petit doigt s’est avérée être la bonne taille). Elle a dit qu’ils me l’échangeraient sous 30 jours. J’ai dit ok. Un mois était apparemment plus qu’assez de temps.
Puis j’ai demandé le prix. Bien sur c’était cher pour moi. Elle m’a demandé si c’est bon pour moi et j’ai dit oui. Je lui ai donné ma carte de crédit. J’avais un petit espoir et assez de confiance pour que la transaction ne passe pas vu que j’étais déjà hyper loin au-delà de la limite de ma carte de crédit. Monsieur, je crois qu’il y a un problème avec votre carte, j’attendais qu’elle me dise, mais elle arriva avec le ticket prêt à être signé à la place. C’était tout.


Je suis sorti du magasin avec un sentiment d’accomplissement et un autre d’avoir fait une vraie, vraie action intelligente.


Avoir acheté une bague de fiançailles pour une fille avec qui je ne suis jamais sorti, à qui je n’ai jamais rien demandé, avec qui je n’ai jamais discuté seul, que je ne pouvais même pas deviner si elle avait au moins un minuscule intérêt pour moi, et le pire je ne savais même pas si elle sortait avec quelqu’un avant sa mission. La seule chose sûre était que j’étais 19 ans plus âgé qu’elle. Et à propos de ce point on ne peut pas dire que ça jouait en ma faveur. Et bien sur je n’étais pas riche, ni célèbre, et je souffrais d’une sérieuse maladie. Oui, acheter une bague de fiançailles pour elle était la chose la plus intelligente que j’ai jamais faite. Sans aucun doute l’action la plus intelligente de toute ma vie.


Je pouvais voir que ce que j’avais fait était fou, mais je ne le sentais pas comme ça. Cela paraissait fou, mais en même temps je sentais que j’avais accompli quelque chose. C’est très dur d’exprimer ce sentiment puisque ce n’était pas un sentiment habituel.
Quelque chose d’autre me conduisait. J’étais juste le passager de la promenade.


Le matin suivant je me suis levé. J’étais dans la salle de bain entrain de laver mon visage, pensant comment j’avais pu faire quelque chose comme acheter une bague de fiançailles pour une trop jeune fille qui pour sûr je n’allais jamais revoir, quand soudainement vint une pensée dans ma tête, mais pas vraiment une pensée. C’était la voix fantôme : « si elle est si importante qu’est ce que tu choisirais entre elle ou être guérir de ce que tu souffres ? » (J’étais vraiment souffrant de quelque chose de sérieux qui rendait ma vie très difficile). Non je resterai avec. Je me suis dit.
C’était juste le commencement de quelque chose.


Puis je suis allé m’assoir sur mon canapé, ai ouvert la Bible et pendant que je lisais les écritures une phrase forte vint dans mon cerveau. Cette fois la voix était moins fantôme que jamais auparavant. Bien qu’il y ait cette sorte de forte présence irréelle, qui aurait pu me faire penser que j’étais entrain de perdre la tête, elle me protégeait toujours d’une certaine manière de la fierté d’être capable de sentir un privilège spirituel d’aucune sorte. Elle avait ou me donnait toujours la juste mesure d’être sentie juste comme très inhabituelle, laissant comme conséquence dans mon être le plus profond le calme : l’abandonnerais-tu pour moi ?
A ce moment là mon sang se gela. Je m’arrêtai. Je ne me sentais pas bien.
Pourquoi ça ? Pourquoi c’est sorti comme ça. Non, pas ça.
Puis j’ai pensé que sans Dieu nous ne sommes rien. Et si nous ne sommes rien nous ne pouvons rien avoir. Sans Dieu je ne pourrai pas l’avoir de toute manière. J’aurai été juste rien. Alors je me suis assis sur le sol. Et j’ai baissé ma tête. J’ai attendu comme dix secondes et j’ai dit : « oui je l’abandonnerai ».
Mon cœur s’est senti noyé. Je me suis senti profondément triste et en même temps soulagé. Je ne sais pas pourquoi le sentiment de soulagement mais ce sentiment était là avec la tristesse. Pourquoi, ai-je pensé, mais immédiatement une autre pensée vint dans ma tête : « maintenant que tu l’as dit montre le ».
Et j’ai pensé à la bague.


J’ai ouvert la boite et la vue de la bague produisit une profonde brûlure en moi. Je vais la jeter dans la rivière. C’était ce que j’allais faire quand une autre pensée vint disant : « non. Pas dans la rivière. Donne-la à un missionnaire mormon. »
J’ai appelé le missionnaire qui m’avait baptisé disant que nous devions nous voir.
Il vint à 16h. Je lui ai expliqué l’histoire m’exposant au risque d’être surement jugé complètement fou et je lui ai donné la bague.
Il était choqué. Il ne savait pas vraiment quoi dire à propos de tout ça. Il a juste dit merci. Je ne sais pas pourquoi il a dit ça mais c’était ce qu’il a dit.
« ce n’est pas un cadeau que j’ai fait pour vous » j’ai dit, « donc il n’y a rien à me remercier. »
Cette histoire était arrivée à sa fin. Et heureusement je dois dire. Je commencé déjà à être fatigué de toutes ces absurdités. C’était un mystère pourquoi elle était venue à ma porte, pourquoi j’étais retourné dormir quand sorti de nulle part vint dans mon esprit…elle est ta femme, tu es son mari, je l’aime et tu dois…, pourquoi j’ai trouvé d’une manière improbable mon contact d’internet, pourquoi je devais devenir un mormon, pourquoi j’ai développé pour elle de profonds sentiments, pourquoi j’ai dû acheter une bague de fiançailles juste à la fin et pour la donner à un missionnaire.


J’ai ouvert ma boite email. Le jour avant j’avais envoyé un email à Charline et aussi j’attendais sa réaction par rapport à mes cadeaux. Elle m’avait écrit. Oui, elle m’avait donné la confirmation que tout était fini avant d’avoir commencé. Je pourrai simplifier ce qu’elle a écrit par : j’étais clairement trop âgé pour elle. Puis je me suis dit : bien sur. Mais maintenant juste pour le plaisir et pour m’excuser de mon mauvais jugement, je voulais lui raconter toutes ces choses ridicules par lesquelles je suis passés qui m’ont poussé à agir comme ça. Au moins pour me rendre ridicule et en rire. Oui, je lui ai écrit tout ce qui m’était arrivé, tout, même l’achat de la bague de fiançailles, et de son don au missionnaire. Ça je l’ai écrit afin qu’elle puisse voir à quel point j’ai été trompé sans aucune raison du tout à part pour le fait que je sois devenu mormon. J’ai aussi écrit à propos de la voix fantôme quand elle est venue la première fois à ma porte « elle est ta femme, tu es son mari, je l’aime et tu.. » je n’ai pas dit la fin de la phrase vu que maintenant la fin de la phrase devait être oubliée dans mon intérêt, clairement c’était mieux de la considérer comme juste un mensonge.


Elle me répondit.


Apparemment je n’étais pas le seul à avoir subit des événements et coïncidences très étranges.


la suite dans 2h...

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