dimanche 9 janvier 2011

Chapitre 5 : fêtes de fin d'année




ARGHT !! Ce sont les pires fêtes de fin d’année de toute ma vie. Tu parles d’un nouvel an. Tout a mal commencé et s’est enchainé jusqu'à l’apothéose ! Déjà ce n’est pas parce que se sont les fêtes que nous sommes en vacances, non nous n’avons pas de vacances en tant que missionnaires, nous devons utiliser chaque journée avec du travail efficace : partager nos croyances avec les autres. Et noël c’est tout sauf le moment préféré des gens pour nous voir à leur porte. Donc cette fameuse journée, nous n’avions aucun, mais aucun rendez-vous, nous devions passer toute la journée dehors par -5° à faire du porte à porte, 8h de porte à porte c’est long, surtout quand personne ne veut nous écouter.


Alors que nous avions commencé un bâtiment, nous entendons avec ma collègue des voix à l’étage inférieur, nous nous penchons par-dessus les escaliers pour voir de quoi il s’agit. OH NON !!!! Des témoins de Jéhovah, c’est pas vrai, dans le même bâtiment !? Rien de pire que de frapper à une porte juste derrière eux, on a encore moins de chance de trouver des gens disposés à nous écouter.
Sur ce, nous changeons illico presto de bâtiment. Alors que nous avions déjà fait quelques portes, de nouveau nous entendons des voix à l’étage inférieur,…non, quand même pas, pas dans deux bâtiments d’affiler…on se penche et… « AH MAIS C’EST PAS VRAI ! Ils le font exprès ou quoi ? Ils sont partout ces témoins de Jéhovah, ils ne peuvent pas nous laisser des bâtiments ? »

Bon du coup on marche bien 20 minutes pour trouver notre prochain bâtiment, vu qu’apparemment nous étions dans leur coin. Malheureusement le bâtiment dans lequel nous avions atterri n’était pas mieux. C’était le pire de toute ma mission, pas une seule porte affectueuse, ou juste polie, non que des insultes, des gros mots, des cris, des chiens qui nous sautent dessus, des claquages de portes, chaque porte une horreur.

La journée se poursuit, je vous passe les détails des hommes ivres qui nous ont embêtés. N’y tenant plus nous rentrons chez nous plus tôt que prévu. Saleté de journée, vivement notre appartement chaud et confortable... tout de suite en arrivant je remarque la lumière a travers le judas ça ce n'est pas normal, je dis à ma collègue : « vous avez pas éteint la lumière ? » elle : « si » tout en même temps elle tourne la clef dans la serrure. Et là on regarde avec étonnement que toute la serrure tourne avec la clef et …pouf la serrure tombe carrément entièrement dans la main de ma collègue ! Oh non ! Tout de suite on comprend et on fait un pas en arrière.Hum visiblement quelqu’un d’autre avait dû trouver notre appartement chaud et confortable et avait eu la bonne idée de le visiter…Quel choc nous avons eu de retrouver notre appartement sans dessus dessous, pas une seule chose n’était restée à sa place. Toutes nos affaires avaient été passées au peigne fin. Rien ne nous a été volé aussi nous nous sommes demandé ce qu’il ou ils étaient venus chercher.


Suite à tous ces événements je ne voulais qu’une chose : quitter Genève.


Il faut savoir que quand vous êtes missionnaire, vous avez la possibilité toutes les 6 semaines de changer de ville (mais ce n’est pas nous qui choisissons, ni quand on part, ni où on va et qui sera notre collègue, cette tâche incombe à notre président). Aussi pour les 6 dernières semaines de ma mission, j’ai demandé à mon président de me bouger de cette ville. Hors de question que j’y reste ! Malheureusement mon président ne le voyait pas de la même manière : « Si toutes ces choses vous arrivent et vous donne une telle envie de partir, cela veut seulement dire qu’il faut justement que vous restiez, ce n’est que de l’opposition. » (opposition est un terme que nous utilisons pour quand le diable fait de son mieux pour éloigner du bon chemin. Quand il nous donne ou met dans une position de faire un mauvais jugement ou de faire un mauvais choix). Pfff, génial… je vais devoir passer mes 6 dernières semaines en tant que missionnaire à Genève…J’étais alors loin de m’imaginer toutes les bizarreries qui allait m’arriver en 6 semaines. Et mon Président de mission a permi que tout cela se produise.


Mon humeur si maussade est pourtant vite passée. Le dimanche suivant j’ai eu l’agréable surprise de pouvoir reparlé au tatoué, ou « miracle man » comme nous les missionnaires l’appelions. Oui l’homme miracle, car il faut avouer que quelqu’un vienne de lui-même nous demander de l’enseigner, cela tient du miracle. Je dois avouer que j’ai apprécié encore plus assister aux réunions, car avec toutes ses questions et remarques il mettait de l’ambiance ! Il avait toujours un point de vue si différent de nous, qu’il me faisait réfléchir et élargir ma vision. Le moins qu’on puisse dire c’est qu’il était différent de toutes les autres nouvelles personnes qui venaient.


Un dimanche nous avions eu une leçon sur le mariage durant laquelle « miracle man » avait posé beaucoup de questions sur notre vision du divorce. Aussi à la fin de la leçon, je lui ai demandé : « Vous avez posé beaucoup de questions sur le divorce. Vous avez déjà été marié ?
- Oui, deux fois.
- Vous avez eu des enfants ?
- Non car aucune des femmes avec qui j’ai été marié je ne les voyais pas comme la mère de mes enfants. »
"Moi je serai très heureuse d'être la mère de ses enfants", sans y réfléchir cette phrase est venue toute seule dans ma tête, mais ça m'a choqué! Après je me suis sentie mal je me disais "hé ho, ça va pas toi ! T'es missionnaire ! T'arrêtes un peu tes délires, ça va pas la tête", Mais vraiment la phrase est venue toute seule et semblait si naturelle et si bien, c'est pour ça que ça m'a rendue malade. Je suis missionnaire, il est vieux, et je suis pas du tout intéressée, non, non, non. Il est préférable que je ne lui parle plus.


Malheureusement je n’ai pas vraiment réussi à ne plus lui parler, chaque dimanche nous étions assis l’un en face de l’autre et bien que je trouve des excuses bidons pour lui échapper (comme ranger les cantiques), il venait toujours me parler et cette saleté de phrase me revenait. Du coup dés que j’étais en sa présence, j’énumérai mentalement les choses que je n’aimais pas chez lui : « il est vieux, …et il a 19 ans de plus que toi…il est déjà bien avancé en âge…s’il était plus jeune, … » oui je n’arrivai pas à lui reprocher autre chose que son âge. Je faisais de mon mieux pour ne le voir que comme je devais le voir et j’avais presque réussi à me convaincre jusqu'à ce soir là…


Le 13 février nous avions eu une réunion très spéciale, à la fin de cette réunion Max est venu nous voir pour nous demander un conseil. « J’ai acheté ce téléphone pour une fille et j’aimerai avoir l’avis féminin pour savoir si j’ai bien choisi » C’est alors qu’est monté en moi une jalousie pas possible : c’est qui cette fille ? Puis une tristesse, bah oui demain c’est la Saint-Valentin, tu crois que quoi ? Bien sur qu’il a une copine, t’as pas vu comme il est bien ? Il est hyper beau, très drôle, il a de la conversation, il est intelligent, gentil,…Les garçons intéressants ne sont jamais célibataire. C’est à partir de ce moment là que j’ai réalisé que finalement peut-être que je l’aimais un peu plus que j’aurai dû…


C’était mon dernier dimanche en mission, dans 3 jours je rentrerai chez moi et cesserai d’être missionnaire. Cette phrase qui était venue dans ma tête me gênait beaucoup. J’avais besoin de savoir si je me l’étais inventé ou pas. C’était le jour de la confirmation de Max. Du coup je me suis dit, ok si l’évêque lors de la confirmation parle de mariage cela voudra dire que je suis vraiment la mère de ses enfants. Un homme déjà 2 fois marié, qui a 42 ans, a combien de pourcentage de chance pour que lors de sa confirmation on lui parle de mariage ? Très peu. L’évêque parlait déjà depuis plusieurs minutes, je savais qu’on se rapprochait de la fin, et toujours rien…quand, après une pause il a dit sa dernière phrase : « si c’est votre volonté et celle du Seigneur, alors vous pourrez vous marier... » Quoi ????? Mince, mince.

Comme si ce n’était pas suffisant, j’ai voulu une autre « preuve » ok, ce n’est vrai que s’il me demande mon prénom. Alors que j’étais entrain de partir, il me dit : « puisque vous avez presque fini, est ce que je peux savoir votre prénom ? » C’est pas vrai ?! J’y crois pas, même s’il me plait, comment un homme comme lui pourrait s’intéresser à moi ? Hein ? A ses yeux je ne suis qu’une gamine. Non ce n’est pas possible. C’est moi. Tout est dans ma tête. J’ai une imagination débordante. Comme si ça pouvait être vrai. Ça pourrait jamais marcher (et puis y a toujours cette fille pour qui il avait acheté le portable !) et puis moi j'avais des garçons qui "attendaient" mon retour, donc bon ça va, oublions, passons...


Je me demandais vraiment comment j'allais faire avec ses garçons qui « m’attendaient » (dans ma tête Max n'était pas une possibilité donc je ne pensais pas du tout à lui). Je sentais qu’aucun n'était le bon, je ne le sentais pas.


Avant de rentrer chez soi, nous avons un dernier entretien avec le président de mission où en général il parle du mariage. Il m’a alors demandé si j'avais quelqu'un qui m'attendait, je ne savais pas quoi répondre, oui mais j'en veux pas. Après je suis allée au temple avec ma mère, (le temple c'est le bon endroit pour poser des questions, prier et parler avec Dieu), alors je Lui ai exposé mon problème, j'ai ces garçons, mais je le sens pas, je ne sais pas lequel choisir, puisque finalement aucun d'eux ne me plais vraiment, est ce que Tu ne pourrais pas m'aider à choisir ? Tu sais que je vais être bloquée chez ma sœur, j'ai pas envie de perdre mon temps avec un garçon pour rien.

C’est alors que je me suis rappelé d’une dame dans la rue à Genève, alors que nous rentrions chez nous, elle nous avait arrêté et avait commencé à nous parler.Elle était borgne et elle nous a dit qu'elle avait pas besoin de ses yeux car elle avait un don : elle pouvait voir à travers les gens, elle ne me parlait qu'à moi, puis à un moment elle a regardé ma collègue et elle a dit des choses sur elle trop vraies, comme si elle l'a connaissait, ça m'a choqué, mais vraiment, puis cette dame s'est tournée vers moi et elle m'a dit :"ne vous inquiétez pas jeune fille, Dieu vous a préparé un homme, il vous attend, vous allez le trouver bientôt, elle m'a dit que je devrais bien le reconnaitre, car ça ne sera pas facile, elle m'a dit que je pouvais faire comme dans genèse 24 de la Bible, pour Rebecca et Isaac : ça serait la première qui lui donnerait à boire, elle m'a dit, le premier" ça m'a choqué. Alors puisque j’étais au temple j'ai demandé que ce soit le premier garçon qui m'écrive qui soit le bon, je ne m'intéresserai qu'à lui pour ne pas perdre mon temps... je me suis sentie bien donc j'ai su que c'était une bonne idée, je me suis dit que si c'était aucun des garçons auxquels je pensais j'en aurais aucun qui m'aurait écrit.


Avant que je ne parte, Max m’avait offert une boite, me demandant de ne l’ouvrir que quand je ne serai plus missionnaire. CINQ JOURS j’ai dû attendre avant de pouvoir enfin ouvrir cette boite !!! J’étais trop impatiente. Pourquoi est ce que je devais attendre de ne plus être missionnaire pour l’ouvrir ? Qu’est ce qu’il y avait dedans ??? Argh, moi qui suis hyper curieuse c’était horrible. Bien sur, ce fut la première chose que je fis une fois relevé de ma tâche de missionnaire.
Avec de jolis cadeaux (dont un téléphone, ah ah c’était moi la fille, il n’a pas de chérie, yes !) et avec beaucoup d’élégance, il m’avait écrit une lettre me disant qu’il aimerait bien me revoir…A peine avais-je ouvert les cadeaux et compris qu’il m’aimait plus que bien, ne me laissant pas le temps de comprendre réellement ce qu’il m’avait écrit, ma sœur puis ma mère sont arrivées dans la pièce. Elles ont vite compris de quoi et de qui il s’agissait, évidement vu le personnage en question, elles ont créé une si belle ambiance d’acceptation de lui et de son geste, que je pris naturellement la décision de lui écrire lui disant que rien n’était possible entre nous, vu notre différence d’âge.


Mais lorsque j’ouvris ma boite email, un seul email m’attendait. Miracle man, m’avait écrit…et comme par hasard, le lendemain tous les autres garçons m’avaient écrit pour me dire qu’ils avaient trouvé une autre fille.



à suivre...

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